Chamar espaceur

CHAMAR, anagramme de MARTIN-CHAVE Alain, artiste peintre autodidacte est né le 2 juin 1926 à Marseille, et mort le 31 Décembre 1979.

 

Il grandit à Marseille. C’est son adolescence qui va lui fournir la majeure partie des thèmes récurrents de sa peinture. Passionné d’escalade, il grimpe dans les calanques avec le célèbre Georges LIVANOS et dans les aiguilles de Chamonix. Il vit dans les équilibres précaires. Le rocher n’a pas de secret pour lui. De même la moto, son autre passion, lui fait découvrir des paysages que l’on retrouvera plus tard dans son œuvre.

Après son service militaire en Autriche, comme chasseur alpin, il gagne sa vie comme agent commercial pour une grande entreprise de papier à Strasbourg et parcourt la Provence et le Languedoc à motos.


En 1951 à l’âge de 25 ans, un accident de ski l’immobilise. Cet arrêt d'activité lui fait découvrir la peinture. Il apprend le métier par lui-même et ce passe temps devient vite une passion.

Il peint sur le motif la Provence qu’il aime : Ste Victoire, les Baux, la Camargue, le plateau de Valensole, le port de Marseille, les corridas, les cirques et arlequins... Il se passionne pour Venise dont il connaît les moindres recoins, les luminosités particulières en toute saison. Il ne rate jamais de visiter la Biennale de Venise.

C’est un peintre figuratif qui peint à l’huile et à l'aquarelle. Il utilise aussi les pastels et le fusain. Il fait des recherches sur toutes sortes de supports et de matériaux (bois, collages de papiers).

Il expose individuellement pour la première fois à Marseille à la Galerie MERENCIANO en 1959 et participe à des salons de peintures. Durant toutes ces années, il travaille sans relâche : "Le peintre est un besogneux, dit-il. Cent fois sur le motif, il remet son ouvrage" 

 

 

espaceur

En 1959, il découvre le village de Péone dans le Mercantour. Il participe à la rénovation du village et noue une amitié forte avec les Péoniens. Il exposera chaque année dans son atelier à Péone.


En 1970 il se marie à Péone dans la chapelle Saint Jean Baptiste qu’il avait restauré à la fresque et peint un chemin de croix bouleversant. La même année, il décide de devenir peintre professionnel. À partir de son mariage et père de trois filles, sa peinture évolue dans une période de transition ; il peint depuis 15 ans des motifs qu’il connaît parfaitement et aspire à autre chose. Sa peinture s’épure, les couleurs sont moins violentes, les formes plus amples.


En 1974, une commande insolite d’exposition sur le motos dans une agence Honda à Paris, lui permet de se libérer de la toile, de l’huile et d’utiliser de nouveaux matériaux (alu, pâte à papier, collages) et de nouvelles techniques de peinture par projection et à base de laques. "La matière et le passage des couleurs qui donne toute la richesse et le relief au tableau est plus subtile."


A partir de cette rupture avec les premiers thèmes et de la technique à l’huile et à l’eau, Chamar devient un peintre qui pourrait s’apparenter au surréalisme  (peu lui importait où et comment on le classait). Un nouvel univers pictural surgit à partir de symboles ésotériques, l’œuf, la pierre, la chouette, le désert, les stèles, la pyramide, le cosmos, la lumière, les grottes, les vestiges d'un monde oublié. Puis, les astres signes de la destinée. Ils sont aussi par leur représentation graphique un symbole d'absolu et d'espérance.

Il ignorait la maladie qui le minait, et pourtant ces dernières toiles sont prémonitoires et témoignent de visions de l’au de-là.


Un peintre trop tôt disparu, qui laisse une œuvre intemporelle, un univers hors du commun.